Chers amis,
Tandis que la fête du Travail et les élections provinciales du 6 octobre approchent, je me trouve à penser souvent au travail.
Sans travail, nous n'avons rien à nous mettre sous la dent, rien à nous mettre sur le dos et pas d'endroit où vivre. Sans travail, nous n'avons pas de soins de santé, pas d'éducation, et aucun soutien pour ceux et celles qui ne peuvent pas travailler. Sans travail, nous ne pouvons pas vivre.
Le mouvement syndical tire ses origines de la reconnaissance du fait que le travail et les travailleurs sont essentiels à l'existence humaine. Le vieux chant traditionnel des travailleurs, « Solidarity Forever », le dit clairement : « Sans notre cerveau et nos muscles, la roue n’aurait jamais tourné » (traduction libre).
Sans travail et sans travailleurs, on ne peut pas vivre, c'est simple. Toutefois, ces derniers temps, je ne suis pas certain que nos politiciens se souviennent de cela. Plutôt que d'honorer le travail et les travailleurs, ils se sont mis à vouer un culte incroyable à ce qu'ils appellent les « créateurs d'emplois ».
Mais ces « créateurs d'emplois », et on parle ici des gens d'affaires bien sûr, ne se préoccupent pas vraiment de créer des emplois. En fait, ils sont plus intéressés à faire des profits et à défendre leurs propres intérêts qu'à créer des emplois.
Le profit est toujours le résultat du travail des travailleurs, mais dans les 30 dernières années, les entreprises ont utilisé leur pouvoir et leur influence pour nous rendre la vie encore plus dure.
C'est pourquoi les salaires des travailleurs à temps plein stagnent. C'est pourquoi seuls cinq emplois sur huit sont à temps plein de nos jours. C'est pourquoi les familles travaillent des heures de plus en plus longues simplement pour ne pas s'embourber davantage.
Dans ce contexte, il est facile pour les groupes d'entreprises d'alimenter les rancœurs contre les gens qui ont encore des emplois décents. Et ces gens, ce sont généralement ceux et celles qui travaillent dans les syndicats et un grand nombre d'entre nous qui travaillons dans le secteur public.
Comme nous le savons, les emplois du secteur public ne sont pas tous bien payés. Nous n'avons pas tous des avantages sociaux ou un régime de retraite. Quand même, ceux et celles d'entre nous qui se sont battus pour avoir de bons emplois continuent d'entendre qu'ils devraient accepter une réduction salariale parce qu'ils « devraient se considérer heureux d'avoir un emploi ».
Lorsqu'on me dit « Vous avez de la chance d'avoir un emploi! », je réponds en disant « N'est-ce pas là le problème? N'avons-nous pas aujourd’hui trop peu de bons emplois dans nos communautés? Ne devrait-on pas mettre l'accent sur la création de bons emplois, plutôt que sur l'élimination des bons emplois qui existent? »
Protéger les bons emplois dans le secteur public, c'est aussi défendre les bons emplois dans le secteur privé. Pour soutenir encore davantage les bons emplois dans nos communautés, nous avons lancé une toute nouvelle campagne sur l'avenir des travailleurs. Croyez-moi, elle ne laisse pas indifférent. Elle est audacieuse. Et vous ne vous attendriez sûrement pas à cela d'un syndicat. Toutefois, nous espérons que la campagne « T'es paumé? » aidera les gens à mettre la question des bons emplois pour tous au centre de la campagne électorale de l'Ontario.
Parce que les bons emplois, c'est important.
Ainsi, le jour de la fête du Travail, sortez et célébrez la valeur du travail. Marchez dans un défilé. Portez quelque chose de syndical. Et appréciez ce jour de congé que les syndicats ont gagné pour tout le monde.
Solidairement,
Warren (Smokey) Thomas
Président, Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario
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