Alors qu'on parle de plus en plus d'élections générales en Ontario, les experts et intellos ne sont pas à court d'idées en ce qui concerne les résultats envisageables.
Les sondages d'opinion foisonnent et, selon qui les commande, les résultats sont dispersés.
Majorité? Minorité?
Libéraux? Conservateurs? NPD?
Tout reste encore à gagner!
Rien n'est encore acquis.
Selon un récent sondage, une majorité écrasante d'Ontariens veulent un changement de gouvernement.
Contrairement à la logique, on a poursuivi pour dire qu'en dépit du désir de changement, quel que soit le parti qui signalerait la fin de notre gouvernement minoritaire, il serait puni aux urnes pour avoir provoqué des élections.
Sondages d'opinion ou politique? Je laisse aux électeurs le soin de décider.
Et puis, on a le consensus général qui dit que l'opposition n'a pas encore gagné et que le parti au pouvoir a perdu.
Vous avez lu les journaux. Fatigué, usé, notre gouvernement a perdu le Nord. Il n'est pas étonnant que ce même sondage d'opinion ait eu pour thème central le mot scandale.
C'est ça le véritable problème.
Les campagnes électorales vont et viennent. Une erreur, une position ou un commentaire désastreux suffisent à faire et défaire des fortunes.
Voire même un candidat renégat. Il suffit de le demander à l'ancien Premier ministre du Québec.
À cette époque de formules alléchantes et de manœuvres politiques, il nous reste à avoir une conversation adulte pendant une campagne électorale sur le genre d'Ontario que nous voulons tous et toutes.
Voulons-nous des services publics de qualité et efficaces qui contribuent au bien commun ou préférons-nous tout céder au plus offrant?
Allons-nous mettre aux enchères notre capital humain pour courir vers l'abîme ou insisterons-nous sur de solides lois sur le travail et un partenariat efficace entre le gouvernement, les entreprises et les travailleurs?
Désirons-nous avoir un système fiscal qui soit équitable? Qui favorise et protège l'intérêt public? Ou nous contenterons-nous de l'état actuel des choses, avec les travailleurs qui portent le fardeau tandis que le revenu stagne et le pouvoir d'achat individuel se volatilise?
Voulons-nous un Ontario où l'on respecte les aînés pour leurs contributions, qui leur permet de prendre leur retraite en toute dignité, grâce à une pension et des prestations de soins de santé suffisantes, ou préférons-nous qu'ils travaillent jusqu'à leur dernier jour?
Pensons-nous que nos enfants et nos jeunes sont notre plus précieuse ressource ou devrait-on simplement les laisser tranquilles dans le sous-sol de leurs parents?
Pouvons-nous parler d'universalité des soins de santé ou voyons-nous plutôt les riches passer en tête de file?
Devrions-nous attribuer plus d'importance à une carte de crédit qu'à une carte d'assurance-santé?
Souhaitons-nous avoir un système de transports et une infrastructure de classe mondiale ou nous contenterons-nous de la dégradation et de la pourriture qui nous entourent?
Sommes-nous capables de reconnaître les ressemblances et buts que nous avons tous et toutes en commun ou continuerons-nous de diviser pour régner compte tenu des principaux bénéficiaires et résultats des sondages?
Quelle est l'économie nouvelle?
Pouvons-nous, dans un esprit de collaboration produire une stratégie industrielle moderne qui fournisse assez de profits pour les sociétés, une vie décente aux petits entrepreneurs et un chèque de paie de classe moyenne aux travailleurs?
Reconnaîtrons-nous un jour l'importance de la sécurité alimentaire et de soutenir nos exploitations familiales et les communautés rurales dans lesquelles elles se trouvent?
Ferons-nous face à la situation ensemble ou resterons-nous sur le chemin des conflits et questions litigieuses sciemment fabriqués?
Que de questions!
Et aux prochaines élections, les trois chefs de parti devraient être capables de répondre à chacune de ces questions.
L'Ontario ne peut se permettre de continuer d'avancer sur la voie que nous nous sommes tracée. Acrimonie, conflits et dérision nous ont conduits là où nous sommes.
La politique de division a fait exactement ce qu'il était censée faire… diviser. Diviser les régions rurales et urbaines; le nord et le sud; les riches et les pauvres; les entreprises et les travailleurs; déchirant au passage les peuples, selon des critères culturels, religieux et ethniques.
Ce n'est certainement pas l'Ontario que je veux léguer à mes enfants. Et c'est cette certitude qui me permet de tenir bon. L'espoir d'un avenir meilleur pour chacun et chacune de nous.
Ainsi, si la fin de notre gouvernement minoritaire est inévitable, alors nous, au SEFPO, poserons à chaque candidat les questions que j'ai mises en évidence.
Pourquoi?
Parce que le SEFPO est le syndicat de l'Ontario dans un monde en évolution. Et maintenant plus que jamais, le moment est venu d'évoluer.
En toute solidarité,
Warren (Smokey) Thomas
Président
Afficher tous les messages du président : de 2009 à aujourd'hui