Il y a quelques semaines, Sid Ryan, le président de la Fédération du travail de l'Ontario, et moi-même avons convoqué une réunion dans les bureaux du siège social du SEFPO. Nous avons rassemblé les principaux dirigeants syndicaux en Ontario, tant du secteur public que privé.
Un seul sujet de discussion a été abordé : la crise à laquelle se heurte l'Ontario.
La situation n'est pas toute rose. Des milliers de travailleurs, et plus particulièrement au sein des industries manufacturière et primaire, ont perdu leur emploi. La province se trouve face à un déficit budgétaire de 24,7 milliards de dollars. Les principaux services publics demeurent sérieusement sous-financés.
Des temps durs en perspective pour chacun et chacune d'entre nous.
Les dirigeants syndicaux de l'Ontario se souviennent de la dernière fois que nous avions eu un gros déficit budgétaire en plein milieu d'une grosse récession. C'était en 1993. La crise qui a suivi avait partagé le mouvement ouvrier en deux. Les syndicats du secteur privé étaient allés d'un côté et les syndicats du secteur public, avec le TAC, de l'autre.
Nous ne pouvons pas voir se répéter le même scénario, et je vais vous dire pourquoi.
Le déficit budgétaire provincial n'a pas été causé par les employés de la fonction publique. Il est dû à la récession mondiale.
La récession mondiale n'a pas été causée par les employés du secteur privé. Elle est due à une course aux profits incontrôlée des sociétés. Elle est due à l'inégalité économique.
Dans le monde d'aujourd'hui, nous avons des gens qui sont si riches que s'ils lâchent un billet de 50 $ sur le trottoir, se pencher pour le ramasser leur coûterait plus que de le laisser là !
Dans un même temps, ici même en Ontario, 350 000 personnes visitent une banque d'alimentation chaque mois.
Lorsque des gens – et leurs enfants – souffrent de faim dans un pays riche comme le Canada, on sait alors que quelque chose cloche. Et c'est bien le cas.
On vit une crise d'emplois dans ce pays, en parallèle avec une crise des services publics. Ce n'est pas quelque chose de temporaire lié à une récession temporaire. C'est une tendance à long terme qui s'est déclarée il y a trente ans.
Cela fait trop longtemps que les fonds qui auraient dû être attribués aux salaires et aux services publics tombent entre les mains des sociétés et servent aux allégements fiscaux. Nous devons redresser la situation.
C'est pourquoi il est si important que le mouvement ouvrier reste uni.
Dans le cadre de notre réunion du mois dernier, j'ai été dépassé par le haut niveau de consensus démontré par les dirigeants syndicaux de l'Ontario.
Les dirigeants syndicaux savent que les services publics sont en crise. Les dirigeants syndicaux savent que cette crise découle d'une plus grosse crise. Les dirigeants syndicaux savent que l'avenir des emplois du secteur public est lié à l'avenir des emplois du secteur privé, et que leur avenir est lié à l'avenir de nos communautés.
En travaillant tous et toutes ensemble, le mouvement syndical en Ontario – et cela signifie chaque travailleur syndiqué, pas juste les dirigeants élus – peut contribuer à reconstruire les fondations nécessaires à de bons emplois, à des services publics solides et à un avenir vert pour tout le monde.
Guettez l'arrivée d'autres mises à jour dès janvier prochain.
Solidairement,
Warren (Smokey) Thomas
Président
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