Le fait de siéger au Conseil exécutif de l’OPSEU/SEFPO est l’honneur de toute une vie et, comme toutes les fonctions de leadership, il s’accompagne d’une grande responsabilité. J’ai toujours pris la mienne au sérieux, et je m’attends à ce que le prochain conseil ait du pain sur la planche, pas juste pour défendre les services publics, mais aussi pour se battre contre les forces obscures de l’austérité.
Après deux années de dépenses de pandémie et de déficit national croissant, nous devons nous attendre à un appel puissant à l’austérité dans les mois et années à venir.
La réponse de notre syndicat doit donc être encore plus puissante.
Il faudra un mélange d’activisme et de réalisme… prendre les idées concrètes et pratiques de nos membres, faire valoir les arguments en faveur d’une fonction publique solide et lutter vigoureusement pour les protéger et les améliorer.
Nous savons que les manifestations à elles seules ne parviendront pas à nous y mener et que les manifestations ne nous susciteront pas grande sympathie. Les manifestations ne sont qu’un élément d’une stratégie plus vaste; nous avons également besoin de preuves solides de notre côté et des faits pour étayer notre position. Nous devons nous concentrer sur l’apport de suggestions pratiques.
Par nécessité, ce sera la première priorité du prochain président et de l’ensemble du Conseil exécutif de l’OPSEU/SEFPO, faire face à l’austérité une fois de plus et prouver que les services publics sont plus que jamais nécessaires. Investir dans la fonction publique continue d’être la voie la plus intelligente vers notre réussite collective.
Je n’ai pas de boule de cristal, mais je peux dire avec confiance qu’une bataille pointe à l’horizon. Le gouvernement fédéral a accumulé un déficit important pour lutter contre la COVID-19, à un moment où les provinces demandent plus d’argent pour atténuer les pressions croissantes auxquelles elles sont confrontées dans les soins de santé et les autres services sociaux.
Qu’on ne se méprenne pas, dépenser était la bonne chose à faire, et nous ne pouvons pas reprocher aux gouvernements d’avoir accumulé des déficits pendant cette période difficile, mais quand les taux d’intérêt commenceront à grimper, les appels à l’austérité se feront entendre. Et nous en ressentirons tous et toutes les retombées, parce que lorsque le fédéral serre la ceinture aux provinces, les provinces serrent la ceinture à la fonction publique, et tout le monde en souffre.
Bien que j’applaudisse la stratégie de l’Ontario visant à faire croître l’économie, je doute que cette approche suffise et avance assez rapidement pour protéger adéquatement les services publics en réinvestissant et reconstruisant après 25 années d’austérité et de coupures.
En réalité, l’Ontario dépense toujours moins que toutes les autres provinces sur les services publics. Il existe une marge d’amélioration importante et pas grand temps pour y parvenir avant que les vautours de l’austérité ne commencent à tournoyer.
Les rumeurs de réductions d’impôt ne sont pas plus utiles vu qu’elles se traduiraient par un plus grand déficit et par des écarts dans les dépenses encore plus vastes à combler dans les soins de santé, l’éducation et les services dont dépendent les Ontariens, tout cela pour le bien des entreprises et des plus riches, c’est certain.
Pour préserver les services publics qui permettent à l’Ontario de continuer de fonctionner, nous avons plutôt besoin d’un régime fiscal qui fasse en sorte que les plus riches paient leur juste part. Nous devons veiller à ce qu’il y ait suffisamment de ressources pour une réforme des soins de longue durée.
Je l’ai déjà dit, mais il convient de me répéter : notre système de soins de longue durée est la honte collective de notre société. Malgré les défis à venir, la réforme des soins de longue durée est un dossier que le prochain Conseil exécutif de l’OPSEU/SEFPO devra surveiller de près.
Il en va de même pour la préparation aux situations d’urgence de notre province. Il est désormais clair que l’Ontario n’est pas prête à faire face aux catastrophes, et nous pouvons remercier Bob Rae pour cela, qui a passé la faucille partout, en allant des pompiers forestiers à Mesures d’urgence Ontario (MUO).
Toutes ces réductions faites au nom de l’austérité ont créé la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, manquant de la capacité et de l’infrastructurre nécessaires pour répondre rapidement et de façon appropriée aux catastrophes.
Et la COVID-19 n’est pas la dernière pandémie ou catastrophe à laquelle nous serons confrontés. Il y aura d’autres phénomènes climatiques aussi. Nous allons devoir reconstruire notre capacité si nous voulons tenir le coup cette fois-ci. De nombreux membres de l’OPSEU/SEFPO sont aux premières lignes de ces services et il est temps que l’Ontario écoute, apprenne et mette à profit les connaissances de nos membres.
Il est temps de cesser de gaspiller de l’argent sur des programmes de privatisation coûteux et inefficaces, et il est également temps d’accorder la priorité au bien-être des travailleurs. Et on peut commencer en abrogeant le projet de loi 124 et son influence sur les droits des travailleurs.
Investir dans les services publics est absolument la meilleure chose qu’un gouvernement puisse faire, et l’accès à de solides services publics aidera toujours à amortir l’impact des catastrophes, tant naturelles que personnelles.
Il est temps de cesser de réapprendre les mêmes leçons du passé et de les mettre au service de la reconstruction de l’Ontario. Je me suis battu vigoureusement pour ça pendant ma présidence. Toutefois, à mesure que les forces de l’austérité se rapprochent à nouveau, le prochain conseil de notre syndicat devra continuer de se battre avec vigueur.
Notre démocratie fonctionne, et c’est pourquoi je suis convaincu que les membres de l’OPSEU/SEFPO éliront les personnes les mieux à même d’accomplir cette tâche énorme.
Solidairement,
Warren (Smokey) Thomas
Président de l’OPSEU/SEFPO
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