Chers amis,
Le Canada a un nouveau Premier ministre.
Le 19 octobre dernier, Justin Trudeau et ses candidats libéraux ont pris la première place dans 184 circonscriptions, plus qu’assez pour gagner une majorité des sièges au Parlement.
Beaucoup d’entre nous sommes déçus par la perte d’un grand nombre de députés progressistes. Ils nous manqueront tous beaucoup.
Mais en dépit des pertes subies, quelques bonnes choses se sont produites. Le SEFPO et d’autres groupes ont travaillé fort pour encourager les gens à aller voter, et ça a marché. Le taux de participation électorale a passé de 61 pour cent aux élections précédentes à 68 pour cent dans ces élections. Les Canadiens ont pris ces élections au sérieux.
Mieux encore, le chef du Parti conservateur, Stephen Harper, n’a plus rien à faire au 24 de la promenade Sussex, si ce n’est faire ses bagages et s’en aller. Nous sommes satisfaits. Au cours des neuf dernières années, Harper a infligé d’énormes dommages au Canada. Il ne va pas me manquer une seconde.
Notre attention se porte maintenant sur notre nouveau Premier ministre.
Je ne suis pas d’accord avec Justin Trudeau dans son approche en ce qui concerne la construction de nouveaux éléments d’infrastructure publique. Je ne suis pas d’accord avec son approche en ce qui concerne la garde d’enfants ou le besoin d’un régime d’assurance-médicaments national (il est contre). Ceci dit, certaines de ses promesses sont bonnes. Pendant la campagne, Trudeau a dit qu’il :
- lancerait une enquête publique nationale sur le meurtre et la disparition des femmes et jeunes filles autochtones;
- abrogerait le projet de loi C-377 et le projet de loi C-525, deux projets de loi de Harper conçus pour affaiblir les syndicats;
- améliorerait le Régime de pensions du Canada; et
- restaurerait l’âge d’admissibilité à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti à 65 ans.
Pour des politiques comme celles-ci, nous devons tenir les libéraux responsables de leurs promesses. Cela sera particulièrement important selon le système électoral choisi pour les prochaines élections.
Comme nous l’avons vu tant de fois avant cela, notre système électoral a une fois de plus faussé les résultats électoraux. En vertu de notre système uninominal à majorité simple, les libéraux ont gagné avec juste un peu moins de 40 pour cent des votes. Ce qui leur a donné 54 pour cent des sièges au Parlement et 100 pour cent du pouvoir.
Ce n’est pas juste. Si les partis avaient obtenu un nombre de sièges proportionnel au nombre de votes obtenus, notre nouveau parlement ressemblerait à cela, plus ou moins :
Libéraux : 135 sièges
Conservateurs : 108 sièges
NPD : 68 sièges
Bloc québécois : 16 sièges
Parti vert : 11 sièges
Si nous avions utilisé cette méthode, que l’on qualifie de « représentation proportionnelle », les partis devraient travailler ensemble pour faire avancer les choses. La prise de décisions au gouvernement serait multilatérale et bénéficierait d’un plus large soutien.
Mais ce n’est pas la façon dont nous procédons de nos jours. Et quelque chose cloche là-dedans.
Avant les élections, les libéraux l’avaient reconnu. « Nous ferons en sorte que chaque vote compte », disait leur plate-forme. Ils ont aussi promis ce qui suit, « Nous sommes déterminés à faire en sorte que l’élection de 2015 soit la dernière élection fédérale organisée selon un scrutin majoritaire uninominal à un tour ».
S’ils tiennent cette promesse, la politique au Canada va subir un changement énorme, et il nous faudra garder l’œil bien ouvert sur la façon dont les libéraux s’y prennent pour apporter ce changement. Il existe de nombreux autres systèmes électoraux, qui ne produisent pas tous des résultats justes. Dans les mois à venir, il nous faudra nous impliquer dans la réforme électorale pour faire en sorte que les libéraux optent pour un système qui est vraiment juste.
Justin Trudeau a fait beaucoup de promesses dans cette campagne. Assurons-nous qu’il garde les bonnes.
Solidairement,
Warren (Smokey) Thomas
Président, Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario
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