Ma réaction aux budgets de mars

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Dans leurs discours sur le budget, les gouvernements fédéral et provincial ont clarifié une chose : pas de vacances de mars pour les citoyens de la classe moyenne, pauvres ou vulnérables. Il est évident que l'intérêt du plus grand nombre a été sacrifié au profit de quelques privilégiés. Malgré les déclarations des gouvernements, les Ontariens auront-ils vraiment plus d'argent dans leurs poches? J'espère bien!

Le retrait de la circulation de la pièce d'un cent se traduira par des augmentations puisque les prix seront arrondis aux cinq cents supérieurs. Au bout du compte, les grandes sociétés canadiennes profiteront de ces millions de transactions quotidiennes, à l'instar des sociétés énergétiques de l'Alberta qui engrangeront d'autres profits en raison de la hausse du prix de l’essence. En plus de réduire la consommation, ces augmentations de prix auront un impact négatif sur les secteurs industriels et manufacturiers de l'Ontario qui sont déjà ravagés.

Jusqu'où M. Flaherty, le ministre des Finances du Canada, ira-t-il pour détruire l'avenir de l'Ontario? Les Ontariennes et Ontariens ont déjà rejeté son idéologie il y a plus d'une décennie, quand il était ministre du gouvernement Harris.

Comme si l'augmentation des prix ne suffisait pas, on a appris que les réductions de services dans la fonction publique fédérale entraineraient la perte de 19 000 emplois dans la région d'Ottawa.

Quoi d'autre ? Les Canadiennes et Canadiens devront désormais attendre jusqu'à l'âge de 67 ans pour toucher la Pension de la Sécurité de la vieillesse. Pendant ce temps, les députés fédéraux continueront à recevoir leurs lucratifs émoluments. Les seuils de qualification de retraite des députés fédéraux ne suivent pas les facteurs d'équivalence habituels de 80 ou 90. Après seulement 7 ans de service, un député peut se prévaloir de ses droits à la retraite. Une très bonne affaire, sauf pour les Canadiens qui payent la facture.

En Ontario, nous avons eu un budget docteur Jekyll et M. Hyde. Une histoire à deux volets.

Les libéraux ont d'abord parlé de l'importance des services de santé et de leur profond respect pour la négociation collective.

Puis, ils ont annoncé dans leur discours sur le budget que leur gouvernement n'hésitera pas, le moment venu, à voter une législation et à violer la Charte canadienne des droits et libertés pour imposer un gel des salaires. Laissez-moi vous dire ce que ça veut dire en clair. Si les libéraux n'arrivent pas obtenir ce qu'ils veulent des syndicats, ils travailleront avec leurs alliés conservateurs pour faire voter des projets de loi et s'attaquer aux négociations collectives et aux retraites. Tim Hudak et les conservateurs leur prêteront main-forte bien sûr, tout en se plaignant que les mesures du gouvernement ne vont pas assez loin.

Dwight Duncan, le ministre des Finances, a souligné le fait que l'éducation reste une priorité du gouvernement McGuinty. Puis, il a dit à la fin du discours sur le budget que les élèves du secondaire n'auront plus la possibilité de continuer leur programme au-delà de 5 années d’études.

Le ministre Duncan a également claironné que son gouvernement est soucieux de la santé et du bien-être des communautés en général. Puis, il a exposé ses projets de moderniser le marché des jeux d'argent et d'accroître le nombre de magasins de vins et spiritueux. Il a, par contre, oublié de dire si les nouveaux magasins de vins et spiritueux seraient gérés par la LCBO. Il a également négligé la possibilité d'accroître les revenus en rapatriant les nombreux magasins-agences. (Ces nombreux magasins indépendants sont mauvais pour l'Ontario car les rabais qu'ils obtiennent sur l'alcool et la bière dépassent de loin le coût d'exploitation d'un magasin du gouvernement, et constituent en réalité une subvention cachée au profit du secteur privé, mais qui sort de la poche des Ontariens.) 

Le budget du gouvernement McGuinty/Duncan éliminera aussi 60 000 emplois dans les régions rurales de l'Ontario et dans l'industrie des courses de chevaux. C'est le résultat de tactiques politiques fondées sur le fait que peu d'électeurs des régions rurales ont soutenu les libéraux. Drôle de façon de gouverner!

Le ministre des Finances a en outre parlé de son respect pour la Fonction publique de l’Ontario – le secteur public le plus restreint et le plus efficace au Canada. Il a ensuite annoncé son intention d'accroître encore plus le rôle du secteur privé dans la prestation des services publics. Je devine que pour Duncan, le fiasco d'ORNGE (les ambulances aériennes) ne constitue qu'une anomalie, comme Cybersanté, la privatisation de l'autoroute 407 et tant d'autres. Duncan continue de pratiquer la politique de l'autruche et de gérer les affaires du gouvernement comme celles d'une entreprise. On ne fait pas fonctionner un gouvernement comme une entreprise et on ne devrait pas laisser le secteur des affaires s'immiscer dans le gouvernement.

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