Chères consœurs et chers confrères,
Il y a des appels téléphoniques auxquels on préférerait ne pas répondre.
Récemment, Stockwell Day a appelé les syndicats représentant les travailleurs de la fonction publique fédérale. Il voulait les rencontrer.
Récemment nommé président du Conseil du Trésor, Monsieur Day est essentiellement le nouveau ministre des Coupures au gouvernement fédéral.
Il appelait les syndicats pour leur parler des pensions.
Comme leurs cousins à Queen's Park, les Conservateurs du fédéral, dirigés par Stephen Harper, n'ont jamais aimé le secteur public. Le déficit fédéral est pour eux l'excuse parfaite pour couper sur les emplois, les salaires et les pensions. Bien que le budget de cette année, qui doit être rendu le 4 mars, reste basé sur les dépenses de relance, l'an prochain, il sera tout à propos de la réduction du déficit. Ce qui signifie que nous sommes au seuil d'une campagne de la droite de 12 mois contre les pensions et les salaires dans le secteur public.
Et on ne se contentera pas d'attaquer les employés du fédéral. J'ai été invité, le 6 février dernier, à parler dans le cadre de l'émission Focus Ontario de Global TV; la discussion portait sur le prochain budget provincial. Catherine Swift, présidente de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), était également présente.
Madame Swift s'est montrée impolie, odieuse et vicieuse. (Cliquez ici pour regarder.) De toute évidence, elle a une dent contre les fonctionnaires. Elle a fait remarquer, correctement, que les pensions au sein du secteur public sont plus élevées en moyenne qu'elles le sont dans le secteur privé. Selon elle, pour apporter l’équité dans le secteur privé, il faut réduire les pensions du secteur public.
J'ai deux ou trois choses à dire à ce propos.
Premièrement, les fonctionnaires ont travaillé dur pendant des décennies pour construire les solides régimes de pension dont ils bénéficient aujourd'hui. Ils ne sont pas « subventionnés », comme l'a laissé entendre Madame Swift. Ils font partie de nos salaires – des portions de nos salaires que nous avons préféré mettre de côté pour l'avenir plutôt que de les dépenser aujourd'hui. Et vu que les syndicats ont leur mot à dire sur la façon dont les gros régimes sont gérés, ils sont très bien gérés, contrairement à bien des régimes d'entreprise. (Nous avons encore beaucoup à faire pour nos membres qui n'ont pas de pension. C'est pourquoi nous avons créé Le système des régimes de retraite du SEFPO.)
Deuxièmement, Catherine Swift et ses acolytes ne parlent pas pour les travailleurs du secteur privé. Les syndicats du secteur privé à travers le Canada s'opposent d'un commun accord à la réduction des revenus de pension des fonctionnaires. Ils veulent plutôt que les revenus de retraite de leurs membres augmentent. Les syndicats des deux côtés de la discussion (du secteur public et du secteur privé) soutiennent le plan du Congrès du travail du Canada visant à faire en sorte que chaque Canadien et chaque Canadienne puisse s'attendre à une retraite sans pauvreté.
Au cours de l'année à venir, on va beaucoup parler des pensions dans les médias. Catherine Swift et ses acolytes attaqueront votre droit de prendre votre retraite. Vos amis et vos voisins liront ces histoires. Les membres de votre parenté répéteront peut-être les arguments de la droite à la table à manger.
Vous serez tenté de dire « Laissez nos pensions tranquilles! » et je le comprends. Toutefois, à une époque où tant de travailleurs retraités vivent dans la pauvreté, ce n'est pas assez. Notre objectif en matière de pension est plus grand que nous. Il est très simple, tout comme notre message : La sécurité de la retraite est pour tout le monde.
Dites-le à tous ceux que vous connaissez.
Solidairement,
Warren (Smokey) Thomas
Président
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