Chers amis,
Maintenant que 8 000 membres du personnel de soutien des collèges sont en grève, de nombreux commentateurs ne manqueront pas de blâmer les travailleurs. C'est la réaction typique des experts, politiciens et bureaux de presse de droite. Les faits n'ont pas l'air de trop les intéresser. En ce qui les concerne, les travailleurs sont toujours avides d'argent et l'employeur a toujours raison – même lorsqu'il a tort.
Et l'employeur a vraiment tort cette fois-ci. Les collèges ont introduit la grève en faisant valoir qu'aucune concession n'avait été déposée sur la table. Ce n'est pas vrai. Les revendications des collèges ne sont en fait que des concessions, comme on peut tous et toutes le voir en examinant leur offre salariale. Les collèges n'offrent en fait aucune augmentation salariale. Après inflation, ce qu'ils offrent, c'est une réduction salariale.
Mais cette grève va bien au-delà d'une simple question de taux salarial. Ce qui est vraiment en jeu, c'est l'avenir des bons emplois à temps plein.
Aujourd'hui plus que jamais, l'Ontario a besoin de bons emplois qui permettent aux gens de vivre décemment, d'élever leurs enfants comme ils le veulent et de prendre leur retraite avec dignité. À l'heure actuelle, seulement cinq emplois sur huit en Ontario sont des emplois permanents à temps plein. Tous les autres travailleurs occupent des emplois à temps partiel ou temporaires, ou travaillent à leur compte pour trois fois rien.
Si l'on tient compte du fait qu'ils forment la main-d'œuvre de l'avenir, les collèges devraient être des employeurs modèles. Au lieu de ça, ils déclarent la guerre à une main-d'œuvre à temps partiel. Aujourd'hui dans les collèges, on compte plus de travailleurs à temps partiel qu'à temps plein. Les travailleurs à temps partiel des collèges sont moins bien payés, ont moins d'avantages sociaux et ne sont jamais trop certains de la durée de leur emploi.
Les collèges embauchent également de plus en plus d'employés à contrat. Huit pour cent des employés au Canada travaillent dans le secteur de l'éducation, mais 22 pour cent sont des employés temporaires.
Ne vous y trompez pas. C'est une stratégie de main-d'œuvre sous-payée, et nos collèges montrent la voie. Leur approche à la négociation est comme une tornade qui déchiquète maison après maison; ici, les collèges sont la tornade et les bons emplois sont les maisons. Chaque planche qui est arrachée à la maison et chaque fenêtre qui se brise en affaiblissent toute la structure – jusqu'à ce qu'un jour, la structure entière disparaisse.
J'applaudis nos membres du personnel de soutien des collèges pour le courage avec lequel ils se battent contre ce mauvais employeur. Nos membres protègent les bons emplois, pas juste pour eux-mêmes, mais aussi pour la génération à venir.
Je sais que nous luttons pour ce que le public veut et pour ce qui le préoccupe. Les étudiants s'inquiètent de trouver des emplois une fois diplômés. Et leurs parents s'en inquiètent aussi. Comme nous nous en inquiétons tous et toutes d'ailleurs. Si nous pouvons dire ce qui se passe vraiment aux étudiants, aux parents et à leurs amis, voisins et parents, nous pouvons rallier l'opinion publique à notre cause. Et grâce à cela, ainsi qu'à notre pouvoir sur les lignes de piquetage, les collèges finiront par nous écouter.
Il existe de nombreuses façons d'appuyer nos membres en grève. Rendez-leur visite sur une ligne de piquetage proche de chez vous et, plus important encore, aidez-nous à répandre notre message.
Parce que l'avenir des bons emplois à temps plein est en jeu.
Solidairement,
Warren (Smokey) Thomas
Président, Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario
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