Songer aux moments difficiles... entrevoir des jours meilleurs

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Je m’en souviens comme si c’était hier… les travailleurs du secteur public de l’Ontario, tête haute, clamant ces paroles célèbres, « pas de paix sans justice ». C’est simple et c’est toujours vrai aujourd’hui.

Il y a 25 ans de cela cette année, 55 000 membres de l’OPSEU/SEFPO travaillant à la Fonction publique de l’Ontario (FPO) quittaient leur emploi pour se mettre en grève. Une première dans l’histoire de l’Ontario.

Nos membres entraient en terrain inconnu, parfois dangereux, mais le puissant sentiment de devoir envers le service public les y obligeait. Sans compter leur opposition à la Révolution du bon sens du gouvernement Harris, une plateforme d’austérité qui vidait la fonction publique de l’Ontario de ses entrailles.

Le complot n’était pas nouveau : créer une crise, privatiser plus tard.

La folie du déficit sévissait un peu partout et c’était la mode de parler de réduction du déficit. Tout cela faisait partie d’un plan :

  1. essayer de rendre le secteur public inopérant au moyen de fortes réductions;
  2. offrir la privatisation et la sous-traitance comme solution.

La liquidation des services publics par le gouvernement Harris demeure un des plus grands scandales de l’histoire de notre province. Mais la grève de la FPO, en 1996, reste l’une des plus grandes histoires de rébellion et de succès.

Après cinq semaines de grève, les membres ont obtenu un langage contractuel qui parvint à ralentir le plan de liquidation du gouvernement. Au cours des années qui suivirent, notre syndicat a poussé ce langage à la limite et a sauvé des milliers d’emplois à la FPO et d’innombrables services publics.

Vingt-cinq ans après cet exploit monumental, nous continuons de nous battre pour gagner le respect. Tandis que les travailleurs du secteur public continuent de tenir la ligne de front, le mot « déficit » reste à la mode et l’austérité reste la solution simpliste de certains gouvernements.

Mais le vent tourne.

La pandémie de COVID-19 apporte une nouvelle perspective en ce qui concerne l’importance du secteur public, les soins de santé, l’éducation et les services sociaux qui nous soutiennent tous. Elle a mis en lumière le rôle des travailleurs de première ligne essentiels, nos contributions et notre mérite.

Ainsi, tandis que nous célébrons le 25e anniversaire de la grève de 1996 de la FPO, nous nous trouvons à un carrefour : choisir l’impasse vers l’austérité et les coupures ou le chemin de la prospérité et de la relance. Le choix est clair.

Il est important de garder cela à l’esprit tandis que notre syndicat se prépare en vue du prochain budget provincial et d’une grosse année de négociations, y compris pour les milliers de membres de l’OPSEU/SEFPO qui travaillent à la FPO.

Nous avons des raisons de garder espoir. Le gouvernement Ford s’est révélé vraiment prometteur depuis un certain temps; il a écouté nos appels en investissant des millions pour former des PSSP dans les collèges publics de l’Ontario et en améliorant les mesures de sécurité et les niveaux de dotation dans nos établissements.

Il a fait les premiers pas vers la relance économique et la reconstruction de notre secteur public. Mais après un quart de siècle de réductions, un long chemin reste à parcourir. L’abrogation du projet de loi 124 et de son plafond salarial inconstitutionnel et la législation sur les jours de maladie payés devraient être les prochaines étapes.

C’est pourquoi l’OPSEU/SEFPO continuera de lutter pour un Ontario meilleur, où tous les travailleurs sont respectés.

Il y a 25 ans, notre syndicat envoyait un message clair aux décideurs de Queen’s Park : « pas de paix sans justice ». Nous étions prêts à nous battre de front alors et quand c’était nécessaire, et nous sommes prêts à nous battre intelligemment aujourd’hui.

Solidairement,

Warren (Smokey) Thomas
Président, OPSEU/SEFPO
@OPSEUSmokey
facebook.com/OPSEUSmokey

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