Le Wisconsin en Ontario

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Chers amis,

Récemment, le magazine The Economist a mis en demeure les gouvernements de partout de déclarer la guerre aux employés de la fonction publique et à leurs syndicats.

« Les vacances sont absurdement généreuses. », disait le rédacteur du magazine. « Beaucoup trop de travailleurs [du gouvernement] peuvent prendre leur retraite vers le milieu de la cinquantaine avec une paie presque complète. »

Ce genre de déclaration nous ferait rire si les gens n'y croyaient pas. Toutefois, nombreux sont ceux qui y croient. La classe dominante globale pointe son arme sur nous et, comme on dit souvent, « La vérité est la première victime d'une guerre ».

Voici la vraie vérité : Les PDG des sociétés ont fait dégringoler les salaires du secteur privé avec des choses comme le libre-échange, les réductions au niveau de l'assurance-emploi, des faillites bidon, et j'en passe. Et maintenant, ils ont trouvé une nouvelle façon d'augmenter leurs profits : s'accaparer l'argent des employés de la fonction publique.

Les travailleurs du secteur public sont-ils privilégiés par rapport aux travailleurs du secteur privé? Certains le sont, oui. En tant que syndicat, nous travaillons dur pour gagner des salaires et avantages sociaux décents. Mais ce n'est pas toute l'histoire.

Comme une étude effectuée en 2009 le démontrait, la grosse différence entre les salaires dans les secteurs public et privé a trait à la discrimination de genre. Dans le secteur public, les femmes sont bien plus souvent payées équitablement par rapport aux hommes. Dans le secteur privé, la discrimination salariale fondée sur le sexe est courante, et plus particulièrement dans les emplois tertiaires moins bien payés. En d'autres termes, l'attaque contre les salaires dans le secteur public est réellement une attaque contre des salaires équitables pour les femmes.

Depuis mars dernier, notre syndicat parle de la façon dont les réductions salariales imposées à nos membres profitent aux grandes sociétés. La politique de gel salarial de McGuinty fait sortir de l'argent de nos poches; les réductions d'impôts des sociétés canalisent cet argent vers des sociétés comme la RBC, Rogers, l'Impériale, et consorts.

Non loin d’ici, au Wisconsin, un phénomène similaire se produit. Là-bas, le gouverneur Scott Walker s'est carrément dit en faveur de l'élimination de l'impôt des sociétés. Du côté des travailleurs, en plus d'imposer des réductions salariales, il veut aussi proscrire la négociation collective.

Au Canada, une telle action serait en violation de la Charte des droits et libertés. Mais nous ne devrions pas pour autant nous reposer sur nos lauriers.

Les salaires et les avantages sociaux dans le secteur public semblent se dessiner comme un enjeu des élections provinciales du mois d'octobre. Le chef du PC, Tim Hudak, proposera, je le crois, d'importantes coupures sur les emplois et les salaires. Pour ne pas être en reste, les Libéraux de Dalton McGuinty essaient déjà de couper 1 400 emplois au sein de la Fonction publique de l'Ontario, juste à temps pour les élections.

Rien dans un déficit budgétaire n'exige d'un gouvernement qu'il fasse passer l'argent des pauvres et des travailleurs dans les poches de l'élite patronale. Toutefois, c'est exactement ce qui se passe. Le parti élu, quel qu'il soit, continuera de se soumettre aux ordres des grandes sociétés. Et les grandes sociétés se mettent sur le pied de guerre.

« Il est essentiel que la guerre contre les syndicats du secteur public se gagne de la bonne façon », écrivait le magazine The Economist. Mon mot à moi, c'est : « Dans la guerre contre les syndicats du secteur public, les syndicats doivent gagner. »

Solidairement,

Warren (Smokey) Thomas, président
Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario

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