Chères consœurs, chers confrères,
Comme vous le savez peut-être, les dirigeants de plusieurs syndicats du secteur public et des groupes d’employeurs ont rencontré le ministre des Finances de l’Ontario Dwight Duncan le 20 juillet. Il nous a invités.
Le sujet de la réunion repose sur ce que Duncan appelle « contrôle de la rémunération ». Je l’appelle comme il est : des coupures aux salaires et avantages des travailleurs.
La session de deux heures état un événement médiatique organisé d’avance et une reprise du budget du 25 mars. Le ministre veut que tous les travailleurs payés par la province (directement ou indirectement) acceptent des augmentations salariales de zéro pour cent pour deux ans.
Il l’appelle un gel de salaires, mais ce n’est vrai. C’est une coupure. Avec l’inflation qui s’élève à deux pour cent pendant deux ans, « une augmentation de zéro pour cent » signifie en réalité « une coupure de quatre pour cent. » Et c’est une coupure, on nous a dit, qui s’applique à tous les coûts de la rémunération, non seulement les salaires.
C’est rien de nouveau. Mais le ministre a en effet proposé deux choses que nous n’avons pas entendues auparavant.
Premièrement, il veut que son personnel rencontre les syndicats et les employeurs pour discuter de ses plans. Deuxièmement, il demande les deux parties d’arrêter d’envoyer les enjeux de négociation à l’arbitrage.
Pour le premier point, le SEFPO a accepté de rencontrer les représentants du gouvernement le 9 août. Je doute qu’ils soient vraiment intéressés aux négociations, mais nous le verrons. I soupçonne qu’ils veulent simplement avoir notre aide pour couper les salaires et les avantages de nos membres. Ils ne l’auront pas.
Nous irons à la réunion du 9 août. Nous écouterons. Puis, le 10 août, les chefs de chaque secteur du SEFPO et notre Conseil exécutif se rencontreront. Ce qui passera pendant ces deux jours-là guidera désormais notre stratégie.
Pour le deuxième point, le droit d’envoyer les enjeux en suspens à l’arbitrage fait partie de la négociation collective. Il est protégé en vertu de la loi applicable et nous le défendrons quoi qu’il en soit s’il le faut.
Je suis être tout à fait clair : Si vous êtes en négociation maintenant, ou d’ici deux ans, les plans du gouvernement ne devraient pas affecter votre détermination d’obtenir un bon contrat. Je vous encourage à travailler avec vos collègues, votre section locale, votre secteur, et les membres du Conseil exécutif du SEFPO pour conclure les meilleures ententes possibles dans ces temps difficiles.
Ne présumez pas que vous devez accepter des zéros. Ne présumez pas que vous pouvez seulement négocier les articles non monétaires. L’histoire du mouvement syndical est remplie d’employeurs qui criaient que les placards étaient vides. Je crois que nous pouvons faire du progrès, même dans les temps difficiles.
Et de quelle façon ? C’est très simple : quel que soit le climat de négociation, nous concluons de bons contrats quand nos membres sont prêts à appuyer leurs .équipes de négociation.
Les membres le feront quand ils sauront que leur cause est juste. Comme l’indique notre communiqué du 20 juillet, notre cause est juste. Les membres du SEFPO n’ont rien fait pour créer la crise économique qui a causé le déficit provincial. Il est absolument injuste d’obliger les gens de payer pour ce déficit simplement parce qu’ils ont employés par la fonction publique. Il est deux fois plus injuste que les personnes riches ne payeront pas un sous de plus pour le déficit.
Et n’oubliez pas que les entreprises rentables obtiennent de grosses réductions d’impôts. Selon leur profits projetés de 20 milliards de dollars en 2010, les six grosses banques du Canada verront leurs impôts sur le revenu de l’Ontario baissés d’au moins de 200 millions de dollars seulement cette année.
Si vous acceptez une coupure salariale, l’argent que vous économisez n’ira pas sauver les services publics. Il payera les réductions d’impôts des grosses banques.
Si l’argent était vraiment utilisé pour sauver les services publics, ce serait une autre histoire. Mais les Libéraux de McGuinty visent à couper les salaires et à couper les emplois en même temps. Les services publics souffriront, et les familles et les communautés que nous servons souffriront aussi. De plus, les coupures saperont la reprise économique, alors que les foyers et les communautés ont besoin de chaque dollars qu’ils peuvent trouver.
Cette lutte est une lutte contre une mauvaise politique publique. Nous n’hésiterons pas à prendre quel que mesure de circonstance que ce soit pour obtenir ce qui est juste et pour obtenir ce dont les membres du SEFPO ont besoin.
En toute solidarité,
Warren (Smokey) Thomas
Président, Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario
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