De l'alcool aux sifflets

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Doug Ford a connu toute une descente aux enfers durant sa première année au pouvoir. C’était presque comme un de ces films mettant en scène des adolescents, Van Wilder ou Animal House, quand les choses deviennent hors de contrôle.

Des allégements fiscaux et de la privatisation qui profitent aux nantis. Nombre d’emplois très gratifiants octroyés à des amis et à des proches. Un autobus personnel aménagé avec mini-réfrigérateur et écran plat pour donner des réceptions. Des messages-textes envoyés jusque tard le soir. Des autoportraits à profusion pris dans des situations compromettantes.

Et il y a eu la débâcle Dean French. De jeunes joueurs de lacrosse qui avaient des liens avec l’ancien chef de cabinet, tombé depuis en disgrâce. Une intrigue secondaire et louche impliquant des sociétés cupides et des lobbyistes qui filoutent le gouvernement pour s’emparer de la vente du cannabis. Il y a également eu des campagnes sur les médias sociaux à rendre jaloux les Kardashians.

On a même eu droit à des concerts d’applaudissements factices. À croire que notre gouvernement était géré comme une maison d’étudiants.

Et Doug Ford a tenté de faire durer la fête aussi longtemps que possible en inondant la province d’alcool : de l’alcool dans les épiceries et les dépanneurs, de la bière à un dollar dès neuf heures matin le dimanche, de l’alcool à profusion pour, et à la vue de, tout le monde dans les parcs et les aires de stationnement.

Mais la fête ne pouvait pas durer éternellement; Doug Ford a été rattrapé par la réalité. Les sifflets ont succédé à l’alcool. Et les sondages sont devenus catastrophiques. L’ivresse du pouvoir est suivie d’une terrible gueule de bois.

La réalité qui frappe Queen’s Park en pleine face est peut-être bien triste, mais ce n’est rien comparé à la douleur qui a été infligée aux millions de personnes qui dépendent de nos soins de santé, des services sociaux et de l’éducation. Pendant que la fête battait son plein, nos services publics étaient sous le couperet. 

Mais la fête semble bel et bien terminée maintenant. Espérons que des adultes ont repris les choses en main.

Ont-ils tiré des leçons?

Avec un taux d’approbation qui approche à peine les 15 pour cent, qu’est-ce que Dougie a appris?

Espérons qu’il a appris ceci : diriger une province, ce n’est ni distribuer des cadeaux à ses copains de l’école secondaire ni jouer au chef de l’entreprise familiale.

Gouverner, ce n’est pas un jeu pour les enfants. Des vies sont en jeu. Si vous prenez les mauvaises décisions, les gens souffrent. Si vous prenez les bonnes, les gens prospèrent. Certes gouverner n’est pas facile, mais c’est impossible quand on ne fait que dans l’intimidation, la bravade et l’absurde.

Doug, Il est temps de changer de cap. Il est temps d’abandonner les vendettas personnelles et de gouverner pour tout le monde. 

Et nous? Qu’avons-nous appris sur nous-mêmes et notre province durant ces 12 derniers mois chaotiques?

D’une part, nous avons appris que résister porte fruits. Des services de traitement de l’autisme aux scandaleux copinages, nos efforts n’ont pas été vains. 

Mais nous devons rester vigilants. Nous ne sommes pas encore au bout de nos peines. Nous savons que Doug est impulsif. Nous devons continuer à lutter et à résister à ses décisions impulsives. 

Après l’inquiétante alliance Ford-French, nous devons à présent surveiller de près Peter Bethlenfalvy, Rod Phillips et les quelques autres gars de Bay Street qui se cachent dans la coulisse.

Je me demande si les gens se trompent quand ils disent que Doug Ford a viré Vic Fedeli du poste de ministre des Finances à cause du budget du printemps qui était extrêmement destructif. La décision a peut-être été prise dans les salles des conseils d’administration d’entreprises du centre-ville.

Les hauts-dirigeants tels que messieurs Bethlenfalvy et Phillips sont ceux qui ont vraiment à gagner de tout le chaos, à instrumenter des réductions d’impôt et des privatisations, pendant que Doug Ford distrait le peuple avec ses excentricités et manigances.

Et ils sont en train de consolider leur pouvoir. Il y avait tellement de choses néfastes dans le budget du printemps que peu de gens ont remarqué la chose suivante : alors que la plupart des ministres subissaient une réduction de leur budget, M. Bethlenfalvy, et le Conseil du Trésor, obtenait un énorme coup de pouce.

Mais je l’ai remarqué. Après plus de huit ans en tant que trésorier d’une organisation de la taille du SEFPO, l’augmentation de 55 pour cent du budget du Conseil du Trésor m’a sauté aux yeux.

Le pouvoir le plus puissant d’un gouvernement, c’est « le pouvoir de l’argent ». Et les coffres de M. Bethlenfalvy sont soudainement pleins à craquer.

C’est à nous de faire en sorte que Doug Ford ne laisse pas cet argent et ce pouvoir partir à Bay Street. C’est notre argent. C’est notre pouvoir. Et parce qu’il est le premier ministre de l’Ontario, nous devons faire en sorte que M. Ford le garde pour les Ontariens.

Le premier ministre Ford a tenté d’endormir tout le monde avec ses projets d’alcool. Ça n’a pas fonctionné. Il découvre maintenant à quel point la population de l’Ontario sait siffler. Continuez à résister et restez sur vos gardes. Quelque chose doit céder. 

En solidarité,

Eduardo (Eddy) Almeida
Premier vice-président /trésorier
Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario
@OPSEUEddy

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