La fête du Travail n'est pas juste une autre longue fin de semaine!

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Bon nombre de gens ont oublié les origines de la fête du Travail; pour eux, ce n'est souvent qu'une date sur le calendrier, qui marque la fin du dernier long week-end de l'été. Et c'est pourquoi il est important de nous rappeler les luttes et les manifestations massives qui ont eu lieu dans les rues du Toronto des années 1870.

Le Canada de l’époque était en pleine transformation. Les politiques d'immigration accéléraient la croissance démographique. Nos villes grandissaient et l'industrie évoluait. Notre façon de travailler se transformait pour s'adapter à une industrie et à une économie changeantes.

On n'hésitait pas à remplacer les travailleurs qui se plaignaient, et il était difficile de s'élever contre l'injustice de salaires trop bas, de semaines de travail trop longues et de conditions de travail stressantes. L'organisation des travailleurs était illégale. C'est ainsi qu'en 1872, dans ces conditions oppressives, la fête du Travail prit naissance.

Cela faisait plus de trois ans que le Syndicat des imprimeurs de Toronto faisait pression pour obtenir une semaine de travail plus courte. Inspirés par les travailleurs de Hamilton qui avaient lancé un mouvement pour une journée de travail de neuf heures, les imprimeurs de Toronto menaçaient de faire grève. Ignorés par leurs employeurs, ces travailleurs passèrent enfin à l'action le 25 mars 1872.

Le monde de l'édition torontois était paralysé. Les imprimeurs se méritèrent rapidement le soutien d'autres travailleurs. Le 14 avril 1872, soit trois semaines plus tard, un groupe de 2 000 travailleurs défilaient dans les rues en signe de solidarité. D'autres partisans se joignirent à eux le long du chemin et, quand ils arrivèrent à destination, à Queen's Park, ce groupe comptait 10 000 manifestants (soit 10 % de la population de Toronto à l'époque).

Les employeurs furent surpris de cette action collective. Dirigé par le libéral George Brown, fondateur du Toronto Globe, les éditeurs ripostèrent rapidement. Brown invita ce que nous appelons aujourd'hui des briseurs de grève, des travailleurs qui venaient de villes voisines, à remplacer les imprimeurs. Il prit des mesures pour réprimer la grève et fit arrêter les dirigeants de la grève, les accusant de complot criminel.
Surveillant les événements de Toronto, le premier ministre conservateur John A. Macdonald constata vite qu'il serait à son avantage d'accorder son soutien aux travailleurs. Macdonald critiqua les mesures prises par Brown, se méritant l'appui des travailleurs et embarrassant les libéraux de Brown par la même occasion. Macdonald déposa alors la Loi sur les syndicats, qui abrogeait une ancienne loi britannique criminalisant les syndicats. Les dirigeants de la grève sortirent de prison.

Au vu de ces événements, les travailleurs s'aperçurent qu'ensemble, ils jouissaient d'un certain pouvoir. En prenant des risques, en s'engageant et en agissant, leurs conditions de travail pourraient s'améliorer. C'est aussi vrai aujourd'hui que ça l'était alors.
Pensez-y. Les membres du SEFPO ont travaillé dur pour vaincre les conservateurs dans le cadre des élections provinciales de juin dernier.

Grâce au travail que nous effectuons à la fonction publique chaque jour, les membres du SEFPO améliorent activement nos conditions de vie, dans toutes les communautés de la province. Nous agissons.

Arrivés à la porte de l'automne, nous continuerons de travailler pour améliorer notre province en disant « non » à la privatisation et à l'impartition, « non » à tout ce qui contribue à augmenter l'inégalité dans toutes ses formes et « non » aux concessions et baisses de salaire.

Nous sommes progressistes. Nous disons « oui » aux droits de la personne, « oui » à une plus grande participation au système politique et « oui » à des services publics de qualité solides et durables.

C'est pourquoi nous obligerons le gouvernement libéral provincial à respecter les mêmes normes aux tables de négociation, dans les réunions communautaires et dans les médias. La voix collective des plus de 130 000 membres du SEFPO amènera la majorité libérale à répondre de ses actes tandis que le gouvernement poursuit son programme d'austérité. Les questions inscrites à l'ordre du jour du gouvernement présentent de graves dangers pour les membres du SEFPO. Elles menacent aussi les services publics, créés et gérés pour le peuple, pas pour les profits.

Ainsi, peu importe où vous vous trouvez cette fin de semaine de la fête du Travail, prenez quelques instants pour songer à l'histoire du mouvement syndical canadien. Les années 1870 et le début des années 2000 ont plus de choses en commun qu'on le pense.

Les actions des travailleurs et des organisations syndicales sont essentielles à notre prospérité future. Elles nous aident à bâtir notre Ontario. Leurs actions au cours de nombreuses décennies ont aidé tous les travailleurs, syndiqués et pas, à établir les droits et les avantages dont bénéficient encore bien des gens aujourd'hui.

Je vous souhaite une excellente fête du Travail!

Solidairement,

Eduardo (Eddy) Almeida,
1er vice-président/trésorier

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