Bonjour les amis!
Laissez-moi d'emblée vous présenter mes excuses pour ce dont je vais vous parler aujourd'hui… un sujet difficile à aborder : la grève.
Oui, la grève. Tout syndiqué doit un jour ou l'autre faire face à l'éventualité d'une grève. Une grève est la dernière mesure qu'envisage un syndicat contre un employeur. C'est l’arme la plus puissante dont nous disposons dans notre arsenal pour nous battre pour améliorer notre contrat, faire obstacle à de nouvelles concessions et défendre les droits des membres.
Ceci dit, c'est un outil qu'on utilise rarement. En dépit de ce que certains médias pourraient essayer de vous faire croire, il est rare qu'un syndicat entraîne ses membres dans une grève. En fait, environ 97 % de l'ensemble des contrats du SEFPO sont réglés sans conflit. La réalité peut sembler différente, mais c'est en grande partie parce que les grèves retiennent beaucoup l'attention des médias. Par contre, ce à quoi les médias n'ont pas l'air de prêter attention, ce sont les vrais problèmes qui conduisent à une grève ou les centaines d'autres fois pendant lesquelles nous négocions un contrat sans qu'une grève ne prenne place. Les médias ne s'intéressent pas à ça.
Les grèves causent des difficultés. Tout le monde le sait, et c'est pourquoi la décision de faire grève n'est jamais prise à la légère. Une grève au sein de la fonction publique fait du tort à l'employeur, qui perd temporairement sa main-d'œuvre. Elle fait du tort au public, qui perd les services dont il dépend. Et elle fait surtout du tort aux membres, qui font le piquet et doivent survivre avec une maigre indemnité de grève.
Cela m'amène à ce dont je veux vous parler aujourd'hui. Comme beaucoup d'entre vous le savent, les négociations pour les membres de la FPO sont loin d’être fructueuses. On a commencé à négocier pour les services essentiels et d'urgence, et une fois que ces négociations seront terminées, nous serons en position légale de faire grève ou d'entrer en lockout. En dépit des meilleurs efforts déployés par les équipes de négociation de la FPO pour obtenir un contrat équitable pour nos membres, le gouvernement semble faire tout ce qu'il peut pour ignorer le processus de négociation collective et provoquer une grève de la FPO.
Et c'est pourquoi les membres de la FPO doivent se préparer dès maintenant à l'éventualité d'une grève, s'ils ne l'ont pas déjà fait. La situation financière des membres qui ne se préparent pas à une telle éventualité peut être dévastatrice tant pour eux que pour leur famille.
Que faire? Prudence, planification et un peu de bon sens commun peuvent vous aider pendant la durée d'une grève à réduire l'impact d'avoir à vivre avec une indemnité de grève (et bien que je m'adresse tout particulièrement aux membres de la FPO aujourd'hui, tous les membres du SEFPO dont le contrat est sur le point d'être renégocié devraient en prendre note).
Par exemple :
Retardez vos gros achats. Vous aviez peut-être l'intention de vous acheter une voiture, de nouveaux appareils ménagers ou de planifier des vacances bien méritées, mais vous aurez bien plus besoin de cet argent si vous tombez en grève. Si vous n'avez rien à acheter dans l'immédiat, n'achetez rien.
Parlez à vos créditeurs. Prenez rendez-vous avec le gérant de votre banque, de votre caisse de crédit, avec votre propriétaire, etc. Expliquez-leur que vous risquez de tomber en grève et que si ça arrive, vous devrez vous serrer la ceinture. La plupart des établissements acceptent de différer un mois de paiement à la fin de votre période d'emprunt. Voyez si vous pouvez différer ou étaler vos impôts, primes d'assurances, services d'utilité publique, câble/internet, téléphone… et tout ce pourquoi vous recevez une facture mensuelle. Il est important de le faire MAINTENANT, avant que vos paiements soient dus ou en souffrance.
Réglez vos comptes de cartes de crédit (si vous le pouvez). Ces « prêts » à taux d'intérêt élevés représentent un fardeau financier énorme. Les sociétés de cartes de crédit sympathisent peu avec les clients qui manquent des paiements. Payez le montant minimum pour le moment ou envisagez de demander à votre institution financière de vous accorder un crédit de consolidation pour alléger vos paiements mensuels.
Faites des réserves de nourriture et autres fournitures. Profitez des soldes et remplissez votre garde-manger et votre armoire à articles ménagers de façon à ne manquer de rien pendant la grève.
Parlez à votre famille et à vos amis. Peut-être qu'un ou une d'entre eux pourrait garder vos enfants pendant que vous faites vos tâches de grève. Songez aussi à vos animaux domestiques si nécessaire. C'est maintenant qu'il faut songer à mettre tous ces soutiens en place de façon à ne pas vous retrouver mal pris à la dernière minute.
Coordonnez vos efforts avec vos collègues. Pour économiser sur l'essence, prévoyez à l'avance de vous déplacer ensemble jusqu'aux endroits de piquetage.
Les préparatifs personnels en vue d'une grève peuvent également présenter des avantages inattendus. En plus de contribuer à réduire votre stress, ils auront aussi un effet sur votre employeur. Rien ne rend un employeur plus heureux qu'un groupe de travailleurs qui ne sont pas prêts à faire grève. L'employeur sait bien que lorsque le délai de grève approche, des membres qui ne sont pas prêts risquent plus vite d'accepter une mauvaise offre de dernière minute. Prêts à l'éventualité d'une grève, vous pouvez faire toute la différence.
Tandis qu'il est toujours plus sage de planifier longtemps à l'avance, il n'est jamais trop tard pour commencer. Je sais qu'il est difficile de se préparer pour une situation à laquelle on préférerait ne pas avoir à penser et que l'on veut éviter. Nous nous battons tous contre ça. Mais on m'a enseigné une stratégie toute simple : Espère le meilleur mais prépare-toi au pire.
Quel que soit le résultat, sachez que votre syndicat marche à vos côtés.
En toute solidarité,
Eduardo (Eddy) Almeida
Premier vice-président/trésorier, SEFPO
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