Chers amis, chères amies,
Nous n’avons encore jamais célébré une fête du Travail comme celle-ci. Pour les travailleurs de première ligne comme nous, tout a changé.
Je n’ai jamais rien vu de tel! La COVID-19 a braqué l’attention du monde entier sur l’importance vitale du travail que nous faisons. Si nous restons unis en ce moment présent, nous pouvons réaliser des gains substantiels qui se répercuteront sur de nombreuses générations futures. Des services plus solides et des délais d’attente plus courts pour tous. Des salaires et des conditions de travail justes et raisonnables. Des mesures de sécurité et des avantages sociaux plus robustes.
Mais comment rester solidaires quand il est dangereux de rester près les uns des autres?
Pour saisir l’instant, nous devons repenser fondamentalement la façon dont notre syndicat fonctionne, au moins jusqu’à ce qu’un vaccin soit disponible.
Les conversations en face à face, les négociations autour d’une table et les salles de réunion de section locale bondées ont toujours fait notre force et contribué à notre solidarité. Toutefois, ces mêmes choses mettent aujourd’hui en danger ce à quoi nous accordons le plus de valeur, soit la santé et la sécurité de nos familles, de nos communautés et des personnes que nous aidons.
Nul ne sera plus déçu que moi de ne plus pouvoir nous rencontrer en personne pendant encore on ne sait combien de temps. Mais il nous appartient de nous poser cette question délicate : cela vaut-il vraiment la peine de prendre le risque de propager le virus dans l’effectif du SEFPO et aux personnes dont nous prenons soin?
Et pourtant, il est essentiel que nous restions en contact les uns avec les autres. Il est donc temps pour nous de faire preuve de créativité, avec des réunions en ligne et l’utilisation constructive des médias sociaux.
Parce que, ne vous méprenez pas, si nous ne trouvons pas une solution pour rester unis et solidaires à distance, les possibilités qui s’offrent à nous aujourd’hui pourraient rapidement se transformer en un long et lent déclin de nos droits durement acquis.
Déjà, le gouvernement a entériné dans la loi le pouvoir de suspendre d’importantes dispositions dans bon nombre de nos conventions collectives. Or, nous ne pouvons reprocher au gouvernement de vouloir faire en sorte de pouvoir réagir rapidement en cas de nouvelles flambées du virus. Mais si les travailleurs sont divisés et permettent au gouvernement d’exercer ce nouveau pouvoir de manière irresponsable, nos droits à la négociation collective en souffriront. Et ça, nous ne pouvons pas l’accepter.
Nous ne pouvons pas non plus permettre que les femmes aux premières lignes supportent le poids économique de la pandémie. Ce sont les femmes qui ont subi le plus de pertes d’emploi en raison de la COVID-19. Et comme dans la plupart des familles les femmes continuent d’être responsables de prendre soin des enfants et des personnes âgées, encore un plus grand nombre d’entre elles pourraient être contraintes de quitter leur emploi si une deuxième vague venait à nous frapper.
Il est essentiel que nous restions unis tant à la maison qu’à la table de négociation. Nous devons aider à prendre soin de nos familles, et nous devons exiger de nos employeurs des dispositions de congé plus humaines et plus raisonnables.
Les travailleurs handicapés sont également vulnérables durant cette pandémie. Nous devons nous unir pour exiger des accommodements équitables pour tous ceux qui en ont besoin, tandis que nous rajustons nos lieux de travail et nos pratiques pour assurer sécurité et distanciation sociale.
Nous devons également travailler activement pour assurer justice et équité pour les travailleurs racialisés. Mais nous n’avons pas seulement parlé de la COVID-19 ces six derniers mois. Les manifestations « Black Lives Matters » ou « La vie des Noirs compte » nous ont également forcés à faire face au racisme systémique cruel et dévastateur qui persiste dans nos lieux de travail.
C’est beaucoup de pain sur la planche. L’avenir est marqué d’incertitude et les défis qui se posent à nous sont redoutables.
Mais comme je l’ai dit, nous avons beaucoup à célébrer et nous restons optimistes pour cette fin de semaine de la fête du Travail.
Forts ensemble à distance, nous sortirons de cette pandémie plus solides que nous ne l’avons jamais été.
Solidairement,
Eduardo (Eddy) Almeida
Premier vice-président/trésorier du SEFPO
Twitter: @OPSEUEddy
Facebook : facebook.com/OPSEUEddy
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