Ah, la Sunshine list… Inutile… contrairement au soleil qui, lui, est essentiel. Le soleil, qui nous réchauffe et nous nourrit! Le soleil, qui illumine nos journées. Bien sûr, ça c’est tant qu'on n'associe pas ce soleil-là à la « list », comme dans « Sunshine list » ou liste des 100 000 $ et plus.
En adoptant la Loi sur la divulgation des traitements dans le secteur public, les conservateurs de Harris ont créé la « Sunshine list » pour une raison bien particulière, celle de creuser un fossé entre le secteur public et le secteur privé. Ils l'ont conçue pour attiser le feu de la colère et les convoitises et faire baisser les attentes. Avec cette loi, les organismes qui recevaient des fonds publics de la province de l'Ontario étaient désormais tenus de dévoiler chaque année les nom, poste, salaire et prestations imposables totales des employés qui gagnaient 100 000 $ ou plus. Les employés du secteur public étaient désormais pris pour cible.
Il faut quand même le reconnaître, ils ne sont pas bêtes! Ils ont réalisé qu'alors que la densité syndicale chutait dans le secteur privé, la « course vers l'abîme » pouvait officiellement être lancée.
Ils ont compris qu'un secteur privé qui subit une attaque globale vicieuse sur la sécurité de ses revenus souffrirait. Leurs voix pour défendre le collectif était désormais limitée et affaiblie. De l'autre côté, les travailleurs du secteur public se tournaient vers leurs syndicats pour mettre fin aux concessions salariales et protéger la sécurité d'emploi.
La droite savait qu'en causant la stagnation des revenus dans le secteur privé, les recettes fiscales au gouvernement seraient en chute libre. Les déficits publics qui ont résulté n'avaient rien d'une « erreur ». Ils ont été créés intentionnellement par la droite. En « affamant la bête », une expression propre à Ronald Reagan, la droite pourrait poursuivre son attaque sur tous les travailleurs, sur leurs salaires et sur leurs pensions.
Malheureusement, lorsque le point d'eau rétrécit, l'instinct de survie naturel nous dresse les uns contre les autres. Certains appellent ça une économie à la Reagan. J'appellerais plutôt ça une économie de destruction. La définition est simple : imposer des contraintes sur l'économie pour faire baisser les attentes. En d'autres termes, « faire plus avec moins ». Provoquer un choc et faire assez peur aux gens pour qu'ils se tiennent tranquilles. Les dresser les uns contre les autres en les encourageant à penser comme suit : « Si ma vache meurt, la tienne aussi devrait mourir. »
Et les conservateurs sont les architectes de ce plan. La privatisation et la baisse des salaires qui l'accompagne; les allègements fiscaux; l'impartition et l'antisyndicalisme sont conçus pour donner le dessus à la classe affaires. De quel droit la classe moyenne réclame-t-elle donc un salaire de subsistance?
Ok, examinons cette fameuse Sunshine list qu'exige la Loi sur la divulgation des traitements dans le secteur public. Bien sûr, quelques membres du SEFPO figurent sur cette liste. Pas d'excuses. Ils méritent leur salaire.
Mais examinons cette liste de plus près. La grande majorité des personnes qui y figurent sont des patrons, des responsables politiques et des PDG du secteur public qui gagnent bien plus que ce qu'ils valent. On ferait mieux de dépenser leurs salaires sur les services de première ligne que réclame le peuple de l'Ontario.
Tim Hudak et ses acolytes ne comprennent rien. Outre leur capacité limitée à comprendre, ce n'est tout simplement pas dans leur intérêt politique de comprendre. Ils déplorent le fait que certaines personnes au sein du secteur public gagnent mieux leur vie que certaines personnes dans le secteur privé. Ils détestent l'« avantage syndical ».
Mais soyons clairs. Les politiques promues par des gens de la trempe d'Hudak canalisent délibérément les fonds et les profits vers ceux qui sont au sommet de la chaîne alimentaire. Et ce sont généralement les grandes entreprises qui accumulent déjà des milliards de dollars en profits. Ce sont les généreuses donatrices du parti. Celles qui mettent aussi de côté un nid douillet pour les politiciens sans emploi qui les ont favorisées.
Nous savons que ces entreprises ont les moyens d'offrir à leurs employés des salaires décents et une certaine sécurité d'emploi. Nous savons également qu'elles ne le font pas. Elles ne le feront pas. Il suffit de regarder nos banques. Tandis que leurs travailleurs de première ligne calculent leur budget avec des salaires dérisoires, elles calculent leurs profits en milliards de dollars. Et nous voyons maintenant des banques et d'autres grandes entreprises confier du travail en sous-traitance et transférer le travail de Canadiens qualifiés à des travailleurs étrangers temporaires 15 % moins chers. C'est une honte!
Dans le monde d'Hudak, les travailleurs n'ont pas droit à l'égalité. Lorsqu'ils l'exigent, ils font face à la privatisation, à la sous-traitance et aux mises à pied. C'est pourquoi Hudak déteste les syndicats. Les syndicats sont le dernier obstacle au contrôle sans entrave de la société par les patrons gourmands qui soutiennent ces politiques du parti conservateur.
Éloigné des faits et de la réalité, Hudak est la réclame vivante parfaite d'un parti conservateur hors d'atteinte. Son manque de sincérité et de crédibilité se reflète dans chacune de ses paroles.
Mais je dis aussi aux travailleurs : Contrairement au soleil, la Sunshine list n'est pas une nécessité. Si vous êtes à la recherche d'un rayon de lumière et d'une lueur d'espoir, ne critiquez pas les syndicats, joignez-en un.
Votre travail se transformera alors en emploi et votre emploi en carrière à salaire équitable et décent. C'est la seule partie de l'économie qui pourrait vraiment bénéficier d'un peu de réchauffement global.
Solidairement,
Eddy
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