Où En Sera Le SEFPO Dans Deux Ans?

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L’Ontario a un gros problème. La crise financière mondiale de 2008 résonne toujours 4 ans plus tard. À cause du Rapport Drummond, unilatéral et tendancieux, l’impact de la crise est sur le point de s’amplifier dans les communautés où nous vivons et travaillons.

L’Ontario a-t-il un problème de dépenses ou de recettes? Les scandales tels que ceux de Cybersanté et d’ORNGE, où l’argent des contribuables est allé directement dans les poches d’investisseurs et d’industries du secteur privé, sont inadmissibles.

Les coupables devront rendre des comptes puisqu’ils ont volé des fonds publics et trahi leurs concitoyens. Les politiciens, qui ont privatisé ces services, « parce que les sociétés privées font les choses mieux et pour moins cher », devraient être les premiers à rendre des comptes.

Parlons des services publics que nos membres procurent aux Ontariennes et Ontariens chaque jour de l’année? Ces services, qui forment notre société, nous les avons bâtis ensemble. Ils contribuent à créer un Ontario juste, équitable et solidaire. Compte tenu de nos valeurs et principes, nous estimons que ces services ne devraient pas être procurés pour faire du profit. Ils ne sont pas juste un autre produit de base!

L’objectif ultime en matière de reddition des comptes est l’optimisation des ressources. Le ministre des Finances, Dwigth Duncan, a souligné le fait que l’Ontario possède les services publics les moins chers et les plus efficaces au Canada. Une très bonne nouvelle! Le ministre ou le premier ministre refusent cependant d’admettre que les problèmes financiers de l’Ontario ne découlent pas d’un excès de dépenses. Ils découlent d’un manque de recettes.

Le fait est que les politiciens manquent de courage pour faire ce qui est juste. Ils n’ont pas le cœur au ventre de dire aux citoyens de l’Ontario qu’il faut de l’argent pour procurer des services publics de qualité. D’une façon ou d’une autre, cet argent ne peut que provenir des impôts.

Comme je l’ai dit le mois dernier, au lieu de taxer les contribuables qui ont les moyens de payer, les libéraux font porter le chapeau aux pauvres, aux retraités et à la classe moyenne. On demande aux citoyens les plus défavorisés de remplir les caisses du gouvernement. On leur demande désormais de le faire par le biais de la privatisation des machines à sous, des loteries et des installations de jeux. Ce n’est pas la bonne manière de faire.

Mes parents m’ont enseigné qu’il existe deux manières de faire les choses : la bonne manière qui demande du travail et de la persévérance et la mauvaise, la plus facile. McGuinty et Duncan ont choisi la facilité.

Ils ont clairement choisi de ne pas se mettre à dos les groupes de la droite radicale qui mènent une croisade contre les taxes. Pourquoi prendre des risques quand on peut ignorer le problème et le laisser de côté – jusqu’au jour où on est obligé de prendre des mesures draconiennes? Pourquoi ne pas attendre et refiler le problème au gouvernement et à la génération qui suivent?

Ils m’ont également appris que si je choisissais la bonne manière de faire les choses, même si elle me demandait plus de courage et de travail, je pourrais construire quelque chose de durable. L’aboutissement serait solide et résisterait à l’épreuve du temps. Mes parents étaient des gens sages même s’ils n’avaient pas fait les grandes études ou obtenu un diplôme universitaire. Ils savaient que les gens ont bien plus de valeur que les profits. C’est gravé dans ma mémoire. Leur sagesse fait partie de ma mission, au même titre que les objectifs que je défends.

À l’occasion du Congrès 2012 du SEFPO, nous débattrons d’une résolution prévoyant une augmentation temporaire des cotisations. Cette mesure portera le taux de cotisation de 1,375 à 1,5 pour cent. Je propose et soumets cette résolution parce que je crois que c’est la bonne chose à faire. Ce n’est pas la décision la plus facile, mais comme le disaient mes parents c’est une décision judicieuse qui résistera à l’épreuve du temps. C’est la décision que l’on doit prendre pour assurer l’avenir du SEFPO.

Le SEFPO subit des attaques depuis l’époque du gouvernement Harris. On met sur le dos des travailleurs du secteur public tous les problèmes du gouvernement, même quand le ministre des Finances déclare que ce n’est pas de leur faute. Les partisans de la droite et de Bay Street approuvent quand le gouvernement sabre dans les services et blâme les travailleurs. Pourquoi? Ils y voient des occasions de profit. Des profits obtenus par le bais des privatisations. Des profits obtenus en récoltant l’argent qui est dépensé sur des produits de consommation plutôt que sur des services que l’on procure dans une société juste et civile, et qui finiront dans les bilans comptables des sociétés.

Pour riposter à ces attaques nous avons besoin des ressources nécessaires. Qu’on le veuille ou non, défendre les membres coûte de l’argent, indépendamment du temps libre pendant lequel travaillent nos activistes. Au même titre que le budget des familles, les coûts ont augmenté. Il suffit d’examiner la montée en flèche des prix du carburant, des loyers, des biens et des services. La mise en place de la TVH a également contribué à l’augmentation de nos dépenses. Tous ces facteurs s’additionnent.

À l’exception des augmentations de cotisations, seules les hausses de salaire des membres peuvent contribuer à accroitre notre revenu. Bien que nos membres aient combattu d’arrache pied le gel des salaires et les autres restrictions, nous devons reconnaître que les hausses de salaire sont sans aucun doute inférieures que dans le passé.

Dans nos combats précédents, nous aurions pu brandir le drapeau blanc en signe de défaite. Nous ne l’avons pas fait. Nous ferons de même à l’avenir, parce que nous croyons en une société équitable, juste et solidaire. Nous croyons aussi qu’un syndicat doit avoir la capacité de surmonter les défis auxquels ses membres font face. En définitive, la force du SEFPO vient de ses membres.

Malheureusement, les politiques de ceux que nous combattons se faufilent parfois dans les politiques internes de notre syndicat. Les critiques contre le gaspillage et la mauvaise gestion prennent parfois le pas sur les réclamations plus rationnelles concernant l’obligation de rendre des comptes et la pérennité. D’un côté c’est juste, car notre syndicat respecte la liberté de parole et la démocratie.

Soyez assuré que j’ai toujours examiné de très près comment chaque dollar de vos cotisations est dépensé. Je continuerai à écouter vos suggestions et recommandations afin d’améliorer et de renforcer notre syndicat et de le rendre meilleur.

Alors que vous réfléchissez à l’augmentation temporaire des cotisations, prenez en compte les faits suivants. Regardez ce qui se passe autour de vous. Pensez à ce qui arrivera si l’on augmente, ou pas, les cotisations? Comment voyez-vous votre syndicat dans deux ans ? C’est la question que l’on doit se poser.

Je sais que nous prendrons, en tant que groupe, les bonnes décisions. Nous prendrons des décisions judicieuses, qui résisteront à l’épreuve du temps. C’est pour cette raison que je crois que, dans deux ans, le SEFPO sera plus fort que jamais.

En toute solidarité, Eddy

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