La présidente Hornick demande au MSESSC de régler la crise de la main-d'œuvre et du financement dans les centres pour les jeunes du Nord

Compte tenu de la crise de la main-d’œuvre et du financement qui persiste dans les centres pour les jeunes relevant des organismes de paiements de transfert de la province, la présidente de l’OPSEU/SEFPO, JP Hornick, a attiré l’attention du ministère des Services à l’enfance et des Services sociaux et communautaires (MSESSC) sur le sort de deux centres pour la jeunesse du Nord dont le personnel est représenté par l’OPSEU/SEFPO.

JP Hornick a exhorté le MSESSC à augmenter le financement de base du Centre pour la jeunesse Creighton (section locale 702 de l’OPSEU/SEFPO) et des Services à la jeunesse du Nord Sterling B. Campbell House (section locale 618 de l’OPSEU/SEFPO), afin de veiller à ce que les jeunes qui se trouvent dans ces établissements de garde en milieu ouvert reçoivent les services et les programmes auxquels ils ont droit en vertu de la loi. (JP Hornick avait déjà alerté le MCCSS au sujet de la situation dans les centres pour les jeunes du Sud-Ouest de l’Ontario et à la St. Lawrence Youth Association à Kingston.)

La crise qui frappe les centres pour les jeunes du Nord est décrite en détail dans la lettre que JP Hornick a envoyé à la directrice du MSESSC pour la région Nord:

Le 6 mars 2024

Madame Sandra Russell, directrice – Région Nord
Ministère des Services à l’enfance et des Services sociaux et communautaires de l’Ontario

OBJET : Demande de réunion pour aborder la crise de dotation urgente au Centre pour la jeunesse Creighton et aux Services à la jeunesse du Nord Sterling B. Campbell House

Madame la directrice,

Je vous écris au sujet de la crise grave et urgente en matière de financement et de dotation en personnel qui frappe deux centres pour les jeunes en milieu ouvert dans la région Nord du MSESSC : Le Centre pour la jeunesse Creighton à Kenora, et les Services à la jeunesse du Nord Sterling B. Campbell House à Sudbury.

Nos membres de la section locale 618 de l’OPSEU/SEFPO travaillent avec des jeunes en détention à la Maison Sterling B. Campbell à Sudbury, et les membres de la section locale 702 travaillent avec des jeunes en détention au Centre pour la jeunesse Creighton. Ces travailleurs de la justice pour les jeunes ont consacré leur carrière à aider des jeunes en conflit avec la loi à se réadapter et à réintégrer leur communauté.

Alors que ces centres ont le mandat d’aider des jeunes en situation de crise, ils sont eux aussi en crise. Après la fermeture de plus de 26 établissements de détention pour les jeunes en 2021, les organismes de paiements de transfert restants, y compris le Centre pour la jeunesse Creighton et la Maison Sterling B. Campbell, ont été dans l’incapacité de procurer les services nécessaires aux jeunes vulnérables. Les ressources et les niveaux de dotation sont insuffisants et les travailleurs de la justice pour les jeunes, qui ne sont aucunement responsables de cette situation, font tout ce qu’ils peuvent avec les moyens dont ils disposent.

Après de nombreuses années sans augmentation du financement de base, la situation dans ces centres pour la jeunesse est désastreuse. Afin de procurer le niveau de soins requis à ces jeunes, l’OPSEU/SEFPO recommande des augmentations du financement de base afin de :

  1. Aligner les taux de rémunération avec les taux de la Fonction publique de l’Ontario afin de retenir et de former du personnel qualifié et engagé
  2. Augmenter le ratio de dotation qui permettra au personnel d’améliorer la prestation des programmes et la sécurité
  3. Créer des postes à l’interne pour offrir un soutien psychologique et en santé mentale aux jeunes
  4. Augmenter l’allocation de fonds pour la nourriture et les besoins des clients/du personnel.

Lors de leur changement de statut, d’établissements de garde en milieu fermé à établissements de garde en milieu ouvert, le Centre pour la jeunesse Creighton et la Maison Sterling B. Campbell ont perdu beaucoup de fonds et de personnel – malgré le fait que les établissements de garde en milieu ouvert doivent assumer les mêmes dépenses que les établissements en milieu fermé. Étant donné les vastes zones desservies par ces deux établissements, les jeunes arrivent souvent par avion et de loin, ce qui ajoute des coûts de transport exorbitants et limite leur capacité d’avoir accès au soutien de leurs familles et communautés. Dans les centres de garde ouverts, les jeunes doivent encore être supervisés, éduqués, nourris, vêtus et avoir accès à des programmes de santé mentale, de réadaptation, de loisirs et de soutien.

Mais en raison des compressions de financement, il y a moins de personnel pour apporter les nombreux soutiens nécessaires, y compris la perte de cuisiniers et de personnel de nettoyage. En conséquence, les quelques travailleurs de la justice pour mineurs qui restent dans ces centres doivent assumer toutes les responsabilités, y compris la supervision générale/sécurité, les contrôles de présence, la prévention du suicide, la cuisine, l’entretien ménager, la distribution de médicaments, la supervision des classes visées par l’article 23, l’établissement de liens avec la communauté, la coordination des séances des tribunaux à distance, la gestion des cas pour l’exécution des plans de réinsertion et tous les autres besoins des jeunes dont ils ont la charge.

Les membres du personnel se retrouvent fréquemment dans des situations où ils doivent être à deux endroits à la fois. Par exemple : préparer et servir des repas tout en ayant à superviser les jeunes en classe. Animer les activités et programmes récréatifs pour certains jeunes tout en organisant des voyages pour d’autres, et parfois gérer une crise en même temps. Il n’y a tout simplement pas assez de personnel pour assurer la sécurité et le bien-être des jeunes et des travailleurs.

Il y a des différences drastiques entre les centres pour jeunes qui sont sous-traités et administrés par des organismes, comme le Centre pour la jeunesse Creighton et la Maison Sterling B. Campbell, et ceux qui sont administrés directement par la Fonction publique de l’Ontario. Dans les établissements qui sont sous-traités, les jeunes ont un accès limité aux salles de sport, aux activités physiques et artistiques, à des formations en dynamique de la vie et à d’autres programmes par rapport aux jeunes dans les établissements administrés directement. Les budgets pour les besoins alimentaires et personnels, qui comprennent les soins dentaires, les articles liés aux programmes pour les jeunes et les besoins culturels, sont gelés depuis des années, alors que les coûts ont augmenté de façon spectaculaire. On demande souvent aux parents de couvrir les dépenses de leur enfant avec leurs avantages sociaux.

On crée une situation inacceptable où les membres du personnel doivent essayer d’aider ces jeunes extrêmement vulnérables qui n’ont pas les ressources ni le soutien financier dont ils ont besoin. Ces jeunes ont vécu des traumatismes profonds, certains s’auto-mutilent gravement et la plupart ont des antécédents de crimes violents. Au Centre pour la jeunesse Creighton la grande majorité des jeunes sont autochtones. La province a la responsabilité d’octroyer suffisamment de fonds et de personnel afin que ces jeunes reçoivent les soins spécialisés et le soutien dont ils ont besoin.

Les centres pour la jeunesse et les foyers de groupe qui sont des organismes de paiements de transfert ont de la difficulté à attirer et à retenir du personnel en raison des bas salaires, de l’accroissement des tâches et des conditions de travail dangereuses. Les travailleurs de la justice pour les jeunes qui effectuent un travail semblable dans les centres administrés par la Fonction publique de l’Ontario gagnent entre 10-15 $ de plus par heure.

La raison pour laquelle les organismes de paiements de transfert et de la justice pour les jeunes sont en crise dans toute la province est claire : le sous-financement historique a entraîné une grave pénurie de personnel chevronné. Dans certains établissements, les quarts de travail sont souvent entièrement occupés par de nouveaux employés et des travailleurs temporaires sous-formés qui sont recrutés par des agences temporaires à but lucratif, ce qui entraîne une baisse des normes du ministère. Nos membres ne sont pas responsables de la mauvaise gestion ni de la négligence financière du système des paiements de transfert pour les services de justice pour les jeunes, mais, ils en subissent quotidiennement les conséquences, tout comme les jeunes dont ils ont la charge.

Permettez-moi de vous exhorter à intervenir immédiatement et à accorder des augmentations permanentes du financement de base aux organismes de paiements de transfert afin de veiller à ce que les jeunes reçoivent les services et les programmes auxquels ils ont droit en vertu de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents. Amputer les programmes pour cette population vulnérable n’est pas excusable.

J’aimerais vous inviter à rencontrer des représentantes et représentants du personnel de première ligne des sections locales 618 et 702 de l’OPSEU/SEFPO et de notre Division des services correctionnels des SP afin de trouver une solution pour créer de meilleures conditions pour les jeunes en détention et le personnel qui les prend en charge. Veuillez communiquer avec Jonathan Guider, président du Secteur des services correctionnels des SP pour fixer un rendez-vous.

Veuillez agréer, Madame la directrice, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

JP Hornick
Présidente de l’OPSEU/SEFPO

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